Le collectivisme fait référence à une situation où les valeurs du groupe ont la priorité sur les valeurs individuelles. Dans ce contexte, les valeurs du groupe servent de guide et de critères d’évaluation pour les réalisations personnelles et les actions.
Vous pouvez observer ce phénomène dans divers types de groupes, tels que :
- les familles ;
- les groupes de collègues ;
- les sous-cultures ;
- les contre-cultures ;
- et les groupes politiques.
Dans les cultures collectivistes, les individus adaptent leurs actions aux valeurs du groupe, ce qui conduit à des comportements harmonieux qui renforcent les liens entre les membres du groupe. Ces liens solides et ces sentiments envers le groupe servent de moteurs de motivation pour les membres du groupe. Ainsi, vous pouvez comprendre l’importance du collectivisme et ses effets sur les relations et les comportements au sein des groupes sociaux.
Exemples de cultures collectivistes
1. La Chine
La Chine est considérée comme l’une des cultures les plus collectivistes du monde, comme le reflète son idéologie communiste officielle. Cette idéologie met l’objectif d’une société sans classe au premier plan, au-dessus des droits et libertés individuels.
2. Cuba
Peut-être encore plus que la Chine, Cuba incarne l’idéal communiste d’une culture « communale » où un gouvernement central dirige une économie planifiée, attendant de chacun qu’il contribue également au projet de construction nationale.
3. La social-démocratie scandinave
Les progressistes qui cherchent un idéal collectiviste se tournent souvent vers la Scandinavie, où les libertés individuelles sont équilibrées par une responsabilité partagée pour un système de santé universel et un enseignement supérieur à faible coût.
4. Coopératives ouvrières
Au-delà des États-nations, on peut observer des cultures collectivistes au sein de lieux de travail tels que les coopératives ouvrières où tous les travailleurs sont propriétaires de l’entreprise. Cela crée une hiérarchie plate et un intérêt partagé pour la réussite du groupe.
5. Syndicats
Les syndicats encouragent souvent une mentalité de solidarité, en particulier lors de grèves où il est mal vu de « franchir la ligne de piquetage » et où les salariés doivent sacrifier leurs salaires pour faire avancer les négociations contractuelles (voir l’article pour ou contre les syndicats, à venir)
6. Famille nucléaire
Le collectivisme est également une caractéristique clé de la famille nucléaire, où les membres de la famille doivent faire des sacrifices personnels et contribuer au bien du groupe, même si cela n’apporte pas immédiatement un bénéfice personnel.
7. Groupes religieux
De nombreux groupes religieux, mais pas tous, fonctionnent comme des groupes collectivistes. Ils peuvent exiger, par exemple, la dîme des revenus pour contribuer à l’église, le bénévolat et l’adhésion à un code d’éthique collectif basé sur les préceptes religieux.
8. Indonésie
Fortement influencée par les enseignements islamiques, l’Indonésie est considérée comme un pays qui accorde moins d’importance à la liberté individuelle et privilégie davantage les actions pour le bien social, comme le suggère la pensée islamique. Cela se manifeste, par exemple, dans son système juridique centralisé et fort, avec des lois qui mettent l’accent sur une moralité collectiviste plutôt que sur la tolérance pour l’individualisme.
9. Organisations militaires
Les soldats travaillent en équipe, où une mentalité collectiviste est encouragée. En effet, les soldats doivent compter les uns sur les autres dans des situations de vie ou de mort, il est donc extrêmement important de travailler en tant qu’unité plutôt qu’en tant qu’individus.
10. Cultures de classe démocratiques
Une culture de classe collectiviste peut être encouragée si un enseignant soumet des questions telles que les règles de la classe à un vote démocratique parmi le groupe d’élèves.
Cultures collectivistes et individualistes
Dans les cultures individualistes, la liberté individuelle est mise en valeur. L’expression individuelle et l’autonomie sont des valeurs fondamentales qui sont au cœur de la réussite personnelle et de leurs valeurs culturelles.
Dans les cultures collectivistes, l’importance est accordée à la communauté et aux valeurs collectives. Les individus dans ce type de culture peuvent se considérer moins compétitifs et plus interdépendants, respectant les normes sociales pour garantir l’harmonie du groupe.
Des pays non occidentaux, tels que la Chine, l’Inde et la Russie, sont souvent considérés comme ayant des traits culturels collectivistes à différents degrés.
Les pays occidentaux, tels que la Suisse, le Canada et les États-Unis, présentent des traits culturels individualistes à divers degrés.
Cependant, il est important de noter que même au sein de ces types de cultures, chaque individu peut ressentir un degré d’appartenance différent à l’idéal collectiviste ou individualiste, car les normes culturelles ne sont pas uniformément respectées par tous.
Collectivistes | Individualistes |
Les besoins collectifs ont une grande valeur sociale | Les besoins individuels ont une grande valeur sociale |
La responsabilité envers les autres est très appréciée | Les droits et libertés individuels sont très appréciés |
Les pays non occidentaux tels que la Chine et l’Inde | Les pays occidentaux tels que la France et les États-Unis |
En résumé, la différence entre les cultures collectivistes et individualistes réside dans la manière dont elles accordent de l’importance aux besoins et aux valeurs des individus par rapport à ceux du groupe.
5 Études de cas sur la mentalité collectiviste
Dans cette section, nous allons examiner brièvement cinq exemples de mentalité collectiviste dans divers contextes culturels et professionnels.
1. Refuser une offre d’emploi à l’étranger
Une personne issue d’une culture collectiviste peut refuser une offre d’emploi à l’étranger.
Alors que dans une culture individualiste, vous accepteriez ou refuseriez l’offre en fonction de vos préférences personnelles, dans une culture collectiviste, vous tenez compte des objectifs et attentes du groupe.
Voici quelques points à considérer :
- l’offre d’emploi pourrait améliorer votre carrière et votre qualité de vie ;
- dans une culture collectiviste, l’harmonie entre les objectifs personnels et ceux du groupe est importante ;
- si partir à l’étranger n’est pas bénéfique pour le groupe, vous pourriez refuser l’offre ;
- une opportunité unique en son genre du point de vue individualiste peut ne pas l’être du point de vue collectiviste.
En fin de compte, vous prenez la décision en tenant compte de votre attachement aux groupes et de l’intérêt collectif.
2. Approbation du mariage
Dans les cultures collectivistes, l’approbation des familles et de la communauté est importante pour les choix de partenaires des individus.
Une personne élevée dans une société collectiviste ne se mariera pas avec une autre si le groupe désapprouve le choix sous l’influence des attentes collectives.
Les mariages dans les cultures collectivistes unissent non seulement les individus, mais aussi les familles. C’est pourquoi les familles approuvent ou désapprouvent les choix de partenaires. La décision est basée sur l’interdépendance qui caractérise la culture collectiviste.
En revanche, dans les cultures individualistes, on considère les individus comme étant des personnes autonomes et libres de choisir leur partenaire, sans tenir compte de l’approbation communautaire. Ainsi, ils se marient selon leurs préférences personnelles.
3. Prendre soin des personnes âgées dans le même foyer
Prendre soin des membres âgés de la famille dans la même maison signifie continuer à vivre avec eux et les soutenir même lorsque vivre indépendamment est une option financièrement abordable.
Dans les cultures collectivistes, la proximité spatiale est courante : les membres de la famille vivent souvent sous le même toit ou à proximité, même après le mariage. Cela favorise le soutien intergénérationnel.
Dans ces cultures, les aînés jouent un rôle important dans le processus de prise de décision. Les jeunes s’adressent à eux pour obtenir des conseils, par exemple sur l’éducation des enfants ou les questions financières. Cela reflète la confiance et le respect accordés aux personnes âgées dans ces sociétés.
4. Faible mobilité professionnelle due à la loyauté envers l’entreprise
Une faible mobilité professionnelle en raison de la loyauté envers l’entreprise se produit lorsque vous préférez rester au sein de votre entreprise actuelle.
Même en présence d’une meilleure opportunité ailleurs, vous pourriez ne pas envisager de changer d’employeur. L’importance de l’harmonie sociale et du sentiment d’appartenance dans les cultures collectivistes influe sur vos préférences individuelles.
Ainsi, vous poursuivez votre carrière dans votre environnement de travail, où vous vous sentez intégré et en harmonie.
Malgré de meilleures options professionnelles, vous pouvez préférer rester dans votre environnement social actuel, car l’harmonie, les relations sociales, les besoins et attentes du groupe sont prioritaires sur les préférences individuelles.
Ces personnes peuvent penser que l’entreprise a besoin d’eux.
Il est suggéré que la mobilité professionnelle est plus faible dans les cultures collectivistes par rapport aux cultures individualistes.
5. Un étudiant peut parler en classe uniquement avec l’autorisation du groupe
Dans les cultures collectivistes, l’expression orale dépend des conditions du groupe. Les individus cherchent l’approbation et la permission pour préserver l’harmonie et renforcer les liens sociaux et émotionnels existants.
Dans ce contexte, il est important de mettre en avant les valeurs communes et l’appartenance au groupe plutôt que l’individualité et l’originalité des idées.
Si un étudiant souhaite parler en classe, il le fait lorsque le groupe approuve ses idées.
Dans les cultures collectivistes, l’image de soi de cet étudiant est « nous ». Ainsi, lorsqu’il parle, il reflète les idées du groupe et non pas uniquement ses opinions personnelles.
Conclusion
En résumé, collectivisme et individualisme représentent deux modèles culturels qui reflètent les attitudes d’une culture envers les normes de groupe, l’obligation sociale et l’individualisme.
Les cultures collectivistes privilégient l’aspect social plutôt que l’individuel. L’harmonie et les objectifs de groupe passent avant les besoins personnels et l’indépendance. Le collectivisme se caractérise par l’interdépendance, les individus adhèrent à leurs groupes et sous-groupes.
Le désir de cohésion sociale et d’harmonie est primordial dans la prise de décision et le choix pour les personnes issues de cultures collectivistes. Les attentes et normes d’un sous-groupe, comme une famille élargie ou une communauté soudée, déterminent le comportement et les attitudes de ces individus.
À l’inverse, l’individualisme valorise l’indépendance, l’autonomie, l’unicité, la compétition et l’accomplissement personnel. Les personnes issues de cultures individualistes sont considérées comme responsables de leur propre comportement et assumant leurs propres actions. Cette différence entre ces deux modèles culturels influence grandement la manière dont les individus perçoivent et abordent leur environnement social et leur rôle au sein de leur communauté.