Qu’est-ce que la théorie humaniste en éducation ?

Définition rapide de la théorie humaniste en éducation

La théorie humaniste en éducation place l’enfant au cœur du processus d’apprentissage. 

Cette approche éducative se base sur les travaux des psychologues humanistes, notamment Abraham Maslow et Carl Rogers.

Dans cette perspective, on considère que :

  • Votre éducation doit englober toutes les dimensions de l’individu : intellect, émotions, relations sociales, compétences pratiques et artistiques.
  • L’autonomie des élèves et leur estime de soi sont des éléments clés pour un apprentissage réussi.
  • Les enfants sont fondamentalement bons et bienveillants de nature.

Voici quelques points clés de la théorie humaniste en éducation :

  • Centrée sur l’élève : les besoins et les intérêts des élèves sont prioritaires.
  • Approche holistique : l’éducation vise le développement harmonieux de toutes les facettes de la personnalité de l’élève.
  • Climat bienveillant : l’éducateur crée un environnement où l’élève se sent en sécurité, accepté et valorisé.

Pour mettre en œuvre une approche humaniste en éducation, vous pourriez :

  • Favoriser les relations positives entre enseignants et élèves.
  • Encourager la participation active des élèves dans leur apprentissage.
  • Proposer des activités variées et adaptées aux besoins des élèves.
  • Promouvoir la réflexion personnelle et l’analyse critique chez les élèves.
théorie humaniste de l'apprentissage

1. Postulats de l’humanisme

L’approche humaniste en éducation repose sur quatre piliers philosophiques qui guident les convictions et pratiques pédagogiques d’un enseignant. Voici ces quatre piliers :

  • Libre arbitre : nous avons le choix libre de penser et d’agir comme nous le souhaitons;
  • Impact des émotions sur l’apprentissage : nous devons être dans un état émotionnel positif pour réaliser notre potentiel;
  • Motivation intrinsèque : nous avons généralement un désir interne de devenir les meilleures versions de nous-mêmes;
  • Bonté innée : les humains sont foncièrement bons.

Les théoriciens humanistes estiment que les besoins globaux des élèves, incluant non seulement les aspects cognitifs, mais aussi sociaux et affectifs, doivent être pris en compte.

L’objectif de cette approche est d’aider chaque personne à atteindre son meilleur potentiel. Les humanistes considèrent que les individus sont en grande partie libres et créatifs, capables de croissance et d’auto-actualisation.

L’éducation humaniste met l’accent sur le développement de la rationalité, de l’autonomie, du pouvoir d’agir, de la créativité, des affections et d’une préoccupation pour l’humanité.

Une telle approche souligne l’importance du monde intérieur de l’apprenant en mettant en avant les pensées, les émotions et les sentiments de chaque individu dans le processus de développement humain.

En résumé, l’humanisme considère qu’un apprenant, doté de libre arbitre et de bonté innée, peut atteindre son meilleur potentiel lorsque l’environnement d’apprentissage idéal est créé. Cet environnement doit répondre aux besoins sociaux, affectifs et cognitifs de l’apprenant.

2. Origines de l’éducation humaniste

Au début du 20e siècle, le béhaviorisme et la psychanalyse étaient les principales théories éducatives. Les humanistes estimaient que ces théories avaient une vision très négative des apprenants, cherchant à les diagnostiquer et à les « réparer ».

L’éducation humaniste est apparue, en réaction.

Les humanistes ont soutenu qu’il fallait cesser de considérer les apprenants comme « défectueux » ou « en déficit ». Au lieu de cela, ils se sont concentrés sur la façon d’aider les apprenants à tirer le meilleur d’eux-mêmes.

  • Étude : humanisme en psychologie
  • Pédagogie : se concentrer sur les qualités des apprenants plutôt que sur les déficits
  • Émotions : prennent en compte l’état émotionnel des apprenants

L’humanisme a également rejeté l’idée que les apprenants étaient facilement contrôlés par des récompenses et des punitions. Les humanistes pensaient que cette approche « béhavioriste » des récompenses et des punitions ne tenait pas compte de la complexité de la pensée humaine, influencée par de nombreux facteurs, dont nos émotions.

Les éducateurs humanistes cherchent plutôt à comprendre les problèmes sous-jacents qui mènent à un mauvais comportement. Peut-être que l’apprenant a froid, a faim ou ne se sent pas en sécurité ! En résolvant le problème de base, la personne se comportera probablement de manière plus appropriée.

En résumé, l’éducation humaniste est née en grande partie en réaction aux croyances négatives et simplistes du béhaviorisme sur l’enfance.

3. L’importance des émotions

Nos émotions jouent un rôle clé dans l’apprentissage selon les humanistes et affectent la manière, le contenu, le moment et la qualité de notre apprentissage.

Lorsque vous êtes contrarié, triste, frustré ou inquiet, votre capacité d’apprentissage diminue. Les humanistes estiment donc qu’il est essentiel de prêter attention aux émotions et de veiller à ce que les apprenants se sentent positifs, détendus et à l’aise, favorisant ainsi leur apprentissage.

En comparaison, les humanistes considèrent que d’autres théories, telles que le béhaviorisme, le cognitivisme et les approches socioculturelles, négligent l’importance des émotions. Bien que ces théories se concentrent sur des aspects sociaux et cognitifs, elles semblent ignorer l’impact significatif des émotions sur l’apprentissage.

Ainsi, les humanistes cherchent à remédier à ce problème en accordant une importance particulière aux émotions dans l’éducation. Voici quelques aspects clés à considérer :

  • Intérêts : identifier et prendre en compte les intérêts des apprenants pour favoriser leur motivation.
  • Motivation : créer un environnement stimulant et engageant pour motiver les apprenants.
  • Environnement : offrir un environnement propice au bien-être émotionnel et à l’apprentissage.
  • Soutien affectif : faire preuve de bienveillance, d’empathie et d’authenticité pour favoriser un climat de confiance et d’ouverture.
  • Émotions : reconnaître, accepter et utiliser les émotions des apprenants comme leviers d’apprentissage.

4. Les êtres humains sont fondamentalement bons

Selon la théorie humaniste de la personnalité, nous sommes tous fondamentalement bons. Les humanistes estiment que nous ne naissons pas mauvais et ne commençons pas avec de mauvaises intentions. De plus, nous voulons tous ce qu’il y a de mieux pour nous et notre entourage.

Alors, pourquoi des personnes finissent-elles par être mauvaises, voire maléfiques?

Eh bien, selon les théoriciens humanistes, les gens font des choses mauvaises parce qu’ils n’ont pas été éduqués de la bonne manière.

Lorsque nos besoins fondamentaux en tant qu’êtres humains ne sont pas satisfaits, nous pouvons réagir de manière défavorable.

Par exemple, si une personne est maltraitée durant son enfance, elle peut agir de manière inhumaine par la suite. Si quelqu’un a faim, il peut devenir grincheux et agir de manière impulsive. Cependant, si nous traitons bien les individus et veillons à ce que leurs besoins soient satisfaits, ils pourront se concentrer sur le fait d’être bons, épanouis et accomplis.

Ainsi, l’humanisme met en avant l’idée que les enseignants humanistes voient le potentiel et la bonté en leurs élèves. Même lorsque l’élève se comporte mal, l’enseignant ne distribue pas de punitions pour « corriger » l’élève. Au lieu de cela, il se demande: « quels besoins ne sont pas satisfaits ici? »

Il est important de comprendre que l’éducation humaniste prend en considération :

  • L’intellect : développer les capacités intellectuelles des individus.
  • La créativité : encourager la liberté d’expression et la créativité.
  • La dignité : valoriser la dignité de chaque personne.
  • Les valeurs : inculquer des valeurs humaines et responsables.
  • Le potentiel humain : reconnaître et développer le potentiel de chaque individu.

5. Abraham Maslow : Théoricien humaniste clé

Abraham Maslow, né en 1908 à New York, a joué un rôle crucial dans l’éducation humaniste grâce à ses travaux sur la personnalité.

Ayant eu une enfance malheureuse et insatisfaite, certains pensent que cela a influencé ses théories ultérieures. Initialement adepte des approches behavioristes, il a étudié sous la tutelle du célèbre Edward Thorndike avant de réaliser que le behaviorisme ne rendait pas compte de la complexité des êtres humains.

En tant que professeur à Brooklyn College, Maslow a développé sa célèbre hiérarchie des besoins, qui est toujours largement utilisée aujourd’hui. Il nous a quittés en 1970, mais son impact sur l’éducation humaniste demeure fort et incontournable.

Si vous écrivez sur l’éducation humaniste sans mentionner Maslow, vous risquez de perdre des points.

6. La hiérarchie des besoins de Maslow (ou pyramide de Maslow)

La hiérarchie des besoins de Maslow est une pyramide bien connue qui représente les éléments fondamentaux dont les individus ont besoin pour se sentir épanouis dans leur vie.

Contexte de la hiérarchie : Maslow a élaboré cette hiérarchie après avoir étudié la vie de personnes très réussies, telles que Mahatma Gandhi, Albert Einstein, Abraham Lincoln et Eleanor Roosevelt. Selon lui, chacune de ces personnes avait satisfait tous leurs besoins, ce qui leur permettait d’atteindre le sommet de la pyramide et de parvenir à l’« autoréalisation » (un sentiment d’accomplissement). Maslow estimait que seulement environ 1 % des individus atteignaient ce niveau d’autoréalisation.

La hiérarchie comporte deux types de besoins :

  • Besoins de base : en bas de la pyramide se trouvent les besoins de base, parfois appelés besoins de déficit ou de privation. Lorsque nous n’avons pas satisfaits ces besoins, nous cherchons à les combler par tous les moyens.
  • Besoins de croissance : une fois nos besoins de base satisfaits, nous nous employons à satisfaire nos besoins de croissance, parfois appelés besoins d’être ou besoins d’estime. Ce sont les besoins qui doivent être comblés pour atteindre l’autoréalisation.

Maslow estime que chacun de nous cherche à satisfaire les besoins de sa pyramide chaque jour de sa vie, mais que seulement quelques-uns parviennent à atteindre le sommet. Supposément, nous ne pouvons combler les besoins situés plus haut dans la hiérarchie sans avoir d’abord répondu avec succès aux besoins inférieurs.

Voici la hiérarchie :

  • Besoins physiologiques (besoin de base) : à ne pas confondre avec « psychologique », les besoins physiologiques sont les éléments dont nous avons physiquement besoin pour survivre. Ils comprennent notamment : l’eau, les vêtements, le logement et la nourriture.
  • Besoins de sécurité et de protection (besoin de base) : nous avons tous besoin d’être à l’abri des dangers pour nous épanouir dans la vie. Si nous sommes constamment sur nos gardes par crainte d’être frappés, il est moins probable que nous nous concentrions sur l’apprentissage de quelque chose de nouveau !
  • Besoin d’appartenance et d’amour (besoin de base) : une fois que nous avons satisfait nos besoins physiques et de sécurité, nous pouvons commencer à développer des relations. Tous les humains ont besoin de relations positives pour s’épanouir. Cela peut inclure le sentiment d’appartenir et d’être intégré dans une classe, d’avoir une famille aimante chez soi et un groupe d’amis sur lesquels compter en cas de difficultés.
  • Estime (besoin de croissance) : l’« estime » signifie être bien considéré. Il vous faut bien vous considérer vous-même (estime de soi) et être bien considéré par les autres. Si vous avez une mauvaise opinion de vous-même, vous vous fixerez des normes basses et ne parviendrez jamais à gravir les échelons de la pyramide.
  • Autoréalisation (besoin de croissance) : le besoin d’autoréalisation est le désir de devenir la meilleure version de soi-même, une fois que tous les autres besoins ont été satisfaits. Vous pouvez vous consacrer à des projets créatifs et réussir au mieux de vos capacités, car vous n’êtes plus en lutte pour combler vos autres besoins.

7. Exemples de la hiérarchie des besoins de Maslow dans la salle de classe

Besoin physiologique :

  • Assurer un environnement confortable pour les élèves
  • Prévoir des pauses pour se nourrir et se reposer

Besoin de sécurité :

  • Créer un climat chaleureux et sécurisant
  • Maintenir un espace de travail sécurisé et sans danger

Besoin d’appartenance :

  • Favoriser le travail en groupe et les interactions entre élèves
  • Encourager les activités sociales et l’inclusion

Besoin d’estime :

  • Valoriser les contributions des élèves
  • Offrir des occasions de succès pour renforcer la confiance en soi

Besoin de s’accomplir :

  • Stimuler la pensée critique et la créativité
  • Encourager les élèves à découvrir et développer leur potentiel

a) Exemples des besoins physiologiques de Maslow dans la salle de classe

  • Nourriture : si un enfant arrive en classe affamé, il peut ne pas être en état d’étudier. Pour y remédier, vous pouvez mettre en place un moment « Crunch n Sip », créer un Club du Petit Déjeuner ou développer un partenariat avec une banque alimentaire locale.
  • Eau : encouragez les élèves à boire de l’eau avant d’entrer en classe ou à avoir une bouteille d’eau transparente sur leur bureau.
  • Vêtements : il m’est déjà arrivé d’avoir une élève qui venait en classe avec un sweat à capuche en plein été. Pourquoi ? Parce que sa mère avait récemment quitté la famille et que le père ne s’en sortait pas. Il n’avait pas fait la lessive depuis des semaines et ma pauvre élève n’avait pas de chemises à mettre. La solution ? Le comité des parents de notre école avait une collecte de vêtements dans laquelle l’élève pouvait fouiller pour trouver une chemise à son goût, pendant que je contactais l’officier de liaison approprié pour apporter un soutien au père.

b) Exemples des besoins de sécurité de Maslow dans la salle de classe

  • À l’abri des inconnus : la plupart des écoles exigent désormais que tous les visiteurs se présentent au bureau d’accueil pour obtenir un badge et signer un registre. Cela permet aux élèves de se sentir en sécurité et d’éviter que des étrangers ne circulent librement dans les classes sans raison valable.
  • À l’abri des dangers : les salles de classe doivent éloigner les élèves des objets tranchants ou dangereux. Les câbles susceptibles de provoquer des chutes et les tables échardées doivent être remplacés afin que les élèves puissent se concentrer sur leur apprentissage sans être exposés à des dangers.

c) Exemples des besoins d’appartenance de Maslow en classe

Dans une salle de classe, il est possible de mettre en place diverses actions pour répondre aux besoins d’appartenance des élèves, selon la théorie de Maslow. Voici quelques exemples :

  • Groupes et clubs : inclure les élèves dans des groupes de travail, clubs après l’école ou groupes de recherche pour leur donner un sentiment d’appartenance à la classe.
  • Règles de classe démocratiques : lorsque les élèves participent à l’élaboration des règles de classe, ils peuvent se sentir plus impliqués et appartenir à la communauté scolaire.
  • Murs d’affichage : exposer des œuvres d’art ou des photos des élèves dans la salle de classe peut renforcer leur sentiment d’inclusion et d’appartenance.
  • Diversité dans les livres de classe : présenter des personnages et des images diversifiés permet aux élèves de différentes origines de se sentir représentés et respectés dans leur identité.

d) Exemples des besoins d’estime de Maslow dans la salle de classe

  • Célébrez les réussites : quand un élève réussit, n’hésitez pas à valoriser publiquement cette réussite. Les élèves qui voient leurs camarades félicités positivement seront inspirés par votre exemple. Soyez le leader en montrant l’importance que vous accordez à l’estime de vos élèves.
  • Encouragez la confiance en soi : incitez les élèves à croire en leurs capacités de réussite. Enseignez-leur l’état d’esprit de développement, qui met en avant que le succès provient des efforts déployés. Lorsqu’ils intériorisent cette attitude, ils se considéreront comme des apprenants puissants et capables.
  • Attentes élevées : fixez des attentes élevées pour les élèves et félicitez-les uniquement lorsqu’ils le méritent. Si vous exagérez les éloges, les élèves ne réagiront pas bien – alors donnez-les sincèrement!

8. Avantages et inconvénients de la hiérarchie des besoins de Maslow

Avantages :

  • Accent sur les émotions : peu de théories éducatives prennent en compte les états affectifs des élèves. La hiérarchie de Maslow aide à combler cette lacune.
  • Clarté et compréhension : bien que la hiérarchie de Maslow présente certains défauts, elle constitue un bon point de départ pour discuter de l’importance des émotions dans l’apprentissage.
  • Vision positive : la hiérarchie considère que tous les étudiants ont un potentiel positif et sont capables d’atteindre le sommet.

Inconvénients :

  • Linéarité : il est évident que des personnes peuvent réussir et apprendre dans des situations très difficiles. Malgré la pauvreté, la guerre et les épreuves, certains élèves parviennent à devenir médecins ou artistes. La hiérarchie de Maslow ne prend pas en compte le fait que certaines personnes peuvent apprendre même si tous leurs besoins fondamentaux ne sont pas entièrement satisfaits.
  • Limites méthodologiques : Maslow a développé sa hiérarchie en étudiant un petit groupe de personnes prospères. La hiérarchie n’est pas statistiquement pertinente et manque d’une base de preuves solide.

En somme, la hiérarchie des besoins de Maslow présente des avantages et des inconvénients, notamment en ce qui concerne l’auto-évaluation, les notes, la réussite et les comportements des élèves.

9. Carl Rogers : un autre théoricien humaniste

Carl Rogers était un autre théoricien humaniste très influent. Ses concepts-clés sont les suivants:

  • Tendance à l’actualisation : selon Rogers, nous avons tous tendance à rechercher la croissance personnelle et des ambitions pour être meilleurs. Il a appelé cela la «tendance à l’actualisation» et a utilisé ce concept pour étayer ses idées sur l’éducation.
  • Liberté d’apprendre : Rogers a écrit le livre Liberté d’apprendre qui explique l’importance pour les élèves d’être libérés des contraintes d’un programme scolaire afin qu’ils puissent explorer librement ce qui les intéressent. Si nous sommes libres d’apprendre ce que nous choisissons d’apprendre (avec l’accent mis sur le libre choix), notre tendance à l’actualisation nous mènera vers des apprentissages plus importants pour nous personnellement.
  • Considération positive inconditionnelle : comme l’a souligné Maslow, les humanistes pensent que les élèves ont besoin d’une estime de soi élevée (se considérer positivement). Rogers pense que nous pouvons aider les élèves à renforcer leur estime de soi en les considérant positivement de manière inconditionnelle, comme un parent qui aime son enfant sans conditions, même quand il est à son pire.
  • Facilitation : les humanistes ne croyant pas qu’il devrait y avoir un programme scolaire ou des objectifs d’apprentissage spécifiques, les enseignants deviennent des facilitateurs plutôt que des figures d’autorité. Les enseignants encouragent les élèves à rechercher de nouvelles connaissances et fournissent les ressources et le soutien nécessaires à cet égard. Cette approche est très similaire à celle utilisée dans l’éducation constructiviste et socioculturelle.
  • Motivation intrinsèque : Rogers estime que les écoles ont historiquement réprimé la motivation intrinsèque que nous avions tous avant d’aller à l’école. Voici une excellente citation de Rogers :

« Je suis très irrité par la notion selon laquelle les élèves doivent être « motivés ». Le jeune être humain est intrinsèquement motivé à un degré élevé. De nombreux éléments de son environnement constituent des défis pour lui. Il est curieux, désireux de découvrir, désireux de connaître, désireux de résoudre les problèmes. Une partie triste de la plupart des systèmes éducatifs est que l’inévitable perte de cette motivation intrinsèque survient après que l’enfant a passé plusieurs années à l’école. »

Rogers, cité dans Schunk

En résumé, Carl Rogers a apporté des contributions significatives à la théorie humaniste en mettant l’accent sur la tendance à l’actualisation, la liberté d’apprendre, la considération positive inconditionnelle, la facilitation et la motivation intrinsèque dans le contexte éducatif.

10. Exemples de la théorie humaniste de Carl Rogers en classe

En suivant l’approche d’enseignement humaniste de Rogers, voici quelques actions que vous pourriez mettre en œuvre :

  • Abandon du programme scolaire : laissez de côté les objectifs d’apprentissage et aidez les élèves à étudier ce qui les motive et les inspire dans leur vie personnelle.
  • Promouvoir le choix : demandez aux élèves non seulement comment ils veulent apprendre, mais aussi ce qu’ils veulent apprendre.
  • Encourager l’apprentissage par enquête : lorsque les élèves ont choisi un sujet, fournissez-leur des ressources variées et un environnement d’apprentissage basé sur l’enquête afin qu’ils puissent explorer leurs centres d’intérêt sans être freinés par des fiches de travail ennuyeuses !
  • Agir en tant que facilitateur : ne vous tenez pas devant la classe et n’enseignez pas de manière centrée sur l’enseignant, comme vous pourriez le voir dans la théorie behavioriste. Favorisez plutôt l’apprentissage en créant le bon environnement pour que les élèves puissent explorer.
  • Exprimer une considération positive inconditionnelle : même quand les élèves ont des difficultés, en tant qu’éducateurs, vous devez leur témoigner empathie, positivité et soutien. Votre langage doit montrer aux élèves que vous les estimez : « Ce n’est pas toi, je te connais habituellement comme une personne adorable ! », « Recommençons demain et croyons en nous, demain sera une meilleure journée où tu retrouveras ton comportement exemplaire. »

11. Forces et faiblesses de la théorie humaniste de l’éducation

Forces de l’humanisme en éducation :

  • Contrairement à de nombreuses théories qui cherchent à diagnostiquer les faiblesses, l’humanisme voit le meilleur en chacun et travaille dur pour le promouvoir.
  • C’est une philosophie qui donne du pouvoir aux jeunes en les considérant comme puissants et capables.
  • Elle tient compte des états émotionnels et de leur impact sur l’apprentissage, contrairement à de nombreuses autres théories.
  • L’approche humaniste est holistique et considère l’enfant dans sa globalité, en incluant les aspects cognitifs, sociaux et émotionnels. Cette approche recouvre donc des éléments des théories cognitives et constructivistes sociales, avec en plus la dimension émotionnelle.

Faiblesses de l’humanisme en éducation :

  • L’humanisme ne suit pas un programme d’études précis, ce qui peut le rendre incompatible avec les établissements scolaires actuels, qui ont souvent un programme standardisé.
  • Si l’humanisme était appliqué dans les écoles, chaque élève aurait des connaissances différentes à la fin de sa scolarité. Parfois, les élèves doivent apprendre des matières comme les mathématiques même s’ils n’ont pas de désir intrinsèque de les étudier.
  • Certains élèves ont besoin de structure et de routine pour apprendre efficacement. L’accent mis sur l’apprentissage basé sur le choix dans l’approche humaniste peut ne pas bien fonctionner pour ces élèves.

Théories de la motivation liées :

  • Théorie de l’attente-valeur
  • Théorie de l’autodétermination
  • Modèle ARCS de Keller
  • Modèle ABC de l’attitude

Références

N’oubliez pas de citer des sources universitaires dans vos dissertations.

Bates, B. (2019). Learning Theories Simplified: …and how to apply them to teaching.

Crain, W. (2015). Theories of Development: Concepts and Applications: Concepts and Applications.